Donne-moi

Donne-moi ton iris rouge
Et tout ce qui est rond
Contre une phrase qui révèle
Comme une ronce écarlate
Ce qui serpente en moi
Entre les renoncements.

Donne-moi la sueur qui coule
Tel un crachat sensuel
Contre une nuit partagée
Pour une fois que ce n’est
Pas l’éclat du soleil
Qui me brûle les yeux.

Donne-moi une heure énorme
Ou à peine une minute
Contre l’ultime grain de sable
Fuyant du sablier
Qui tout comme tes nerfs
Rêvent d’être retourné.

Donne-moi encore une preuve
De nos deux existences
Contre ce que j’ai de mieux
Et mes mots sur ta langue
Qui résonneront peut-être
Avant d'abandonner.